Alexeï Maximovitch Pechkov naît en 1868 à Nijni-Novgorod. Son père meurt quand il a trois ans. C'est sur l'évocation de cette mort que s'ouvre Enfance, premier volume d'une trilogie autobiographique. Sa mère le confie à ses grands-parents maternels, se remarie avec un homme violent et peu scrupuleux, et meurt à son tour quand l'enfant a dix ans. La grand-mère est l'être le plus proche du cœur du jeune Alexeï. Quant au grand-père, c'est un homme dur, marqué par la religion, mais qui a des accès de tendresse envers l'enfant à qui il aime raconter des histoires. Après la mort de sa mère, l'enfant doit vivre "en gagnant son pain", (titre du second volume de la trilogie). Il n'a que dix ans. Il fait toutes sortes de métiers, de coursier chez un peintre en icônes à débardeur ou boulanger à Kazan, ville dans laquelle il est parti vivre, faire "ses universités", (troisième volet de la trilogie), universités de la misère, et de l'apprentissage politique d'un autodidacte.
En 1887, âgé de 19 ans, il tente de se suicider. Cette tentative de suicide sera à l'origine de la tuberculose qu'il développera. Il parcourt à pied une partie de la Russie, vit en vagabond et se fait pendant quelque temps ouvrier pour la construction du chemin de fer. Enfin il s'installe à Tiflis.
En 1892, il publie une première nouvelle, Makar Tchoudra, dans un journal. A cette occasion, il prend le pseudonyme de Gorki ("amer" en russe). Les héros de ses premiers récits sont des vagabonds, des débardeurs, trimardeurs et marginaux de toutes sortes. Il devient très vite un écrivain reconnu, notamment dans le milieu étudiant, et une personnalité admirée par tous ceux qui refusent le régime tsariste. Il participe activement à la lutte contre le gouvernement, écrit des tracts, est emprisonné, puis assigné à résidence. Malgré la censure, ses premières pièces de théâtre (Les Petits-bourgeois et surtout Les Bas-fonds) sont jouées avec un immense succès au Théâtre d'Art de Moscou. Il est nommé à l'Académie, mais la nomination est annulée pour raisons politiques. En signe de solidarité, Tchekhov et Korolenko démissionnent. En 1905, le jour même du "dimanche sanglant", Gorki rédige et publie un "appel à tous les citoyens russes et à l'opinion publique des états européens". Il est aussitôt emprisonné. Libéré, il part en janvier 1906 pour l'Europe et les Etats-Unis, où il connaît de nombreuses difficultés. Il ne revient d'exil qu'en 1913, après plusieurs années passées à Capri.
Certains différends avec Lénine et les bolcheviks se font sentir dès avant la Révolution d'Octobre. En 1921, Gorki quitte à nouveau la Russie pour l'Italie. En 1928, à 60 ans, il fait un retour triomphal en URSS où il devient l'écrivain officiel et fêté du régime. Il écrit à cette période des œuvres de propagande d'un terrible manque de perspicacité, comme Le canal de la mer blanche. Gorki meurt en 1936.
Gorki à l'Odéon :
- Les Bas-fonds, ms Robert Hossein (1972-73), et Anatoli Efros (1986-87)
- Les Estivants, ms Lluis Pasqual (1993-94)
- Les Barbares, ms Patrick Pineau (2003)