avec Hinda Abdelaoui, Zbeida Belhajamor, Mohamed Bouadla, Aymen Bouchou, Océane Caïraty, Marie-Sophie Ferdane, Xavier Gallais, Hammou Graïa, Romain Gy, Jan Hammenecker, Brahim Koutari, Benicia Makengele, Mounir Margoum, Farida Rahouadj, Maxime Thébault, Catherine Vuillez et la voix de Frédéric Pierrot
Les pièces de Jean Genet regorgent de parias irrécupérables qui, tout en vous regardant avec un éclair de malice dans les yeux, se vautrent dans la fange, le tout dans un langage lyrique irradiant. Dans Les Paravents, une famille traverse ce qui semble évoquer la guerre d’Algérie. Mais quelle famille ! Une mère, son fils et la bru “la plus laide du pays d’à côté et de tous les pays d’alentour” errent de larcins minables en sublimes traîtrises, tandis qu’autour d’eux la révolution s’organise. Colons et colonisés, civils et militaires, magistrats et prostituées : quelque cent dix personnages défilent en seize tableaux. Dans ce drame insolent et grotesque où “les extrêmes se touchent” (B. Poirot-Delpech), Genet va crescendo vers l’explosion des frontières entre l’ordure et la grâce, l’illusion et la réalité, les vivants et les morts, pour finir dans un grand éclat de rire face à la vanité du monde. À sa création à l’Odéon en 1966, cette pièce qui se situe “en-dehors de toute morale” selon Genet lui-même, provoqua une violente bataille entre les défenseurs de l’armée et de l’Algérie française, et ceux de la liberté de création. Presque soixante ans plus tard, Arthur Nauzyciel remonte ce drame fou et monstrueux sur la scène de l’Odéon. Une troupe de seize comédiens porte ce théâtre du corps et de l’artifice. En réactivant la puissance métaphysique et mélancolique de cette œuvre écrite “pour faire rougir les morts”, Nauzyciel fait sien le geste de Genet : transcender le réel par la poésie pour rendre le monde acceptable.
Dans la presse
« A la fois poétique, sobre et burlesque, la mise en scène d’Arthur Nauzyciel permet à la redoutable pièce de Jean Genet, déconstruction de la fable coloniale en Algérie, de résonner dans toute sa puissance. » – Libération
« Le spectacle est vertigineusement beau et follement puissant. » – Mediapart
« Adaptant cette pièce monstre aux cent personnages, Arthur Nauzyciel offre une suite de tableaux baroques qui dérangent sublimement. » — Télérama
« La pièce monstre de Jean Genet, qui fit scandale en 1966 lors de sa première sous la direction de Roger Blin, refait surface à l'Odéon dans une jubilatoire mise en scène d'Arthur Nauzyciel. » — Le Figaro
« La grâce des chorégraphies de Damien Jalet s’accorde alors à la sarabande délicate des costumes de José Lévy, pour convoquer une danse des spectres où Genet réunit les vivants et les morts dans le chaos d’une tendre apocalypse. » — Les Inrocks
« Une magnifique fresque épique et sensible, ancrée sans tabou dans la guerre d’Algérie. » — La Croix
« Un grand geste poétique d'une beauté absolue, joué-dansé avec grâce par seize comédiens. » — Les Échos
« Dans une mise en scène opératique d’Arthur Nauzyciel, les quatre heures de cette représentation magistrale nous bousculent, nous percutent, nous transportent. » — La Terrasse
« Arthur Nauzyciel signe un grand spectacle fait de visions hantées, de fantômes rageurs, de spectres incandescents, de morceaux de bravoure funèbres autant que funestes. […] Certainement l’une des plus puissantes propositions de cette rentrée théâtrale ! » — L'Œil d'Olivier
Générique
assistanat à la mise en scène Constance de Saint Remy, Théo Heugebaert
dramaturgie Leila Adham
travail chorégraphique Damien Jalet
lumières Scott Zielinski
scénographie et accessoires Riccardo Hernández
avec la collaboration de Léa Tubiana
sculpture Alain Burkhart
assistanat sculpture Jeanne Leblon Delienne
son Xavier Jacquot
vidéo Pierre-Alain Giraud
costumes, maquillages, coiffures et peinture des djellabas José Lévy
assistanat costumes Marion Régnier
coiffures et maquillages Agnès Dupoirier
régie générale Jean-Luc Briand
régie lumière Christophe Delarue
régie son Florent Dalmas
régie plateau Antoine Giraud-Roger, Quentin Viandier
régie vidéo Stéphane Pougnand
habillage Charlotte Gillard
accessoires Fanny Martel
casting Bénédicte Guiho
préparation physique Jean-Baptiste André
réalisation du décor Ateliers du Théâtre du Nord
réalisation des costumes Ateliers du Théâtre national de Bretagne
Remerciements à Albert Dichy, Charles Nauciel et Frédéric Pierrot, et les équipes ayant accompagné la création.
production Théâtre National de Bretagne, Rennes
coproduction Maison de la culture d’Amiens
avec la participation artistique du Jeune Théâtre National et avec le dispositif d’insertion de l’École du Nord, soutenu par la Région Hauts-de-France et le ministère de la Culture, avec le soutien de L’École de la Comédie de Saint-Étienne / DIESE # Auvergne-Rhône-Alpes
création en septembre 2023
Biographie d'Arthur Nauzyciel
Arthur Nauzyciel est metteur en scène et acteur, récemment dirigé par Pascal Rambert, Olivier Assayas et Pascal Kirsch. Formé à l’école du Théâtre national de Chaillot d’Antoine Vitez, il cherche à faire du théâtre un espace de réparation à la fois intime et historique, et à en raviver l’aspect rituel et collectif. Parmi une vingtaine de spectacles, citons Jan Karski (Mon nom est une fiction) (2011), La Mouette, présenté dans la Cour d’Honneur à Avignon (2012), La Dame aux camélias (2018), Mes frères (2020), et La Ronde (2022), créé au Théâtre national de Prague.
En 2015, il monte Splendid’s de Jean Genet avec des comédiens américains, recréé en visio conférence pendant le confinement. De 2007 à 2016, il dirige le Centre dramatique national d’Orléans, et il est depuis 2017 le directeur du Théâtre National de Bretagne et de son école, à Rennes.
Infos pratiques
durée 4h (avec entracte)
du mardi au samedi à 19h30, le dimanche à 15h
relâches les lundis et les 4 et 5 juin
Représentations surtitrées en anglais les 1er, 8, 15 juin
Autour du spectacle
Avant-premières les 29 et 30 mai
Happy Thursday les jeudis 6 et 13 juin
Rencontre autour des Paravents
Genet, un théâtre du désordre
jeudi 6 juin – 20h – mk2 Odéon (côté St Germain)
En savoir +
À découvrir au Salon Roger Blin
à partir d'1h30 avant la représentation
• L'exposition consacrée à la création des Paravents en 1966
En savoir +
en partenariat avec l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine
• Le film réalisé par les étudiants des DNMADE 2e année Animation 2D
et Images & Narration autour du texte des Paravents.
Un film réalisé in situ à l’Odéon à partir de la technique des lanternes magiques
en partenariat avec L'École Estienne et l’association Braquage
Visionner le film