Les Émigrants
d’après le roman de W. G. Sebald
un spectacle de Krystian Lupa
création
durée estimée 4h15 (avec entracte)
avec Pierre Banderet, Monica Budde, Pierre-François Garel, Aurélien Gschwind, Jacques Michel, Mélodie Richard, Laurence Rochaix, Manuel Vallade, Philippe Vuilleumier
Après avoir mis en scène Broch, Musil, Bernhard et Kafka, Krystian Lupa se confronte aux Émigrants de W. G. Sebald. Dans ce récit hypnotique à la croisée entre fiction et document, l’auteur allemand reconstitue la vie de quatre hommes qu’il a côtoyés à un moment ou à un autre de sa vie. Ils ont en commun d’avoir connu l’exil, et d’en avoir été marqués à tout jamais. Leur rêverie intime, parcourue au fil de ce qui s’apparente à un long poème en prose, l’étirement d’un temps devenu palpable durée, la densité singulière de l’écriture : tout chez Sebald fait écho à l’univers de Lupa, et à son travail avec les acteurs, fondé sur le surgissement de leurs paysages intérieurs. Pour le metteur en scène polonais né en 1943, porter au théâtre deux de ces portraits d’émigrants (celui de Paul Bereyter, ancien instituteur de Sebald chassé d’Allemagne par le régime nazi, et celui d’Ambros Adelwarth, son grand-oncle parti pour les États-Unis dans les années 1910) est une façon de nous rappeler au “pouvoir destructeur de l’être humain” : celui qui contraint des êtres à la fuite, au bannissement – à la perte radicale de leur “patrie spirituelle”. Car telle est selon Lupa, la tragédie qui habite Les Émigrants : quelque chose de bien plus violent que ce à quoi renvoie l’idée de nationalité, ou d’appartenance à un État.
Inspiré par les photographies spectrales qui scandent le récit de Sebald, par ces particules de vie immortalisées telles des reliques, il fait surgir sur scène, à travers ses interprètes, des déchirures indicibles. Et crée, une fois encore, de fulgurants points de passage entre la présence des acteurs, charnelle, concrète, et la profondeur mystérieuse de la littérature dont il nourrit son théâtre.
Dans la presse
« Les Emigrants de Krystian Lupa nous offre une grande leçon de théâtre. » – Transfuge (+)
« La création du maître polonais bouscule les règles du genre dans une fresque étourdissante de sensibilité. » – Les Inrocks (+)
« Tout cela est d’une remarquable habileté, souvent très beau : vie matérielle de la mémoire qui va, qui vient, qui apparaît, qui disparaît ; spirale foraine de Nabokov. L’écran géant devient une paupière tombant sur l’œil. Sous elle, dans la lumière, on voit flotter des particules, et ces particules sont des bouts de souvenirs. Qui deviennent des apparitions... » – Libération (+)
« Le maître polonais livre une éblouissante adaptation des Emigrants de W.G. Sebald. Quatre heures de grand théâtre, porté par l'interprétation de neuf acteurs à l'engagement hors norme. » – Les Échos (+)
« La création du maître polonais bouscule les règles du genre dans une fresque étourdissante de sensibilité. » – Les Inrocks (+)
« Les Émigrants de Krystian Lupa nous offre une grande leçon de théâtre. » – Transfuge (+)
« Lupa a créé un spectacle puissant, captivant, bien que très sombre. Même au cœur des tempêtes, la lumière peut surgir. » – Le Canard enchaîné
« Les personnages de Sebald qui traversent l’espace scénique sont des spectres, des fantômes ou des survivants. Et leurs mots continuent de nous hanter. » – L'Humanité (+)
« Un spectacle sublime et bouleversant » – Sceneweb (+)
« Une œuvre d’art puissante et sépulcrale. Fulgurance du geste, maîtrise des outils du théâtre, virtuosité de la scène, le dernier Lupa s’insinue lentement en nous, déroute, touche et ne laisse définitivement personne indifférent ! » – L'œil d'Olivier (+)