L’École des femmes
de Molière
mise en scène Stéphane Braunschweig
création
durée 1h50
avec
Suzanne Aubert,
Laurent Caron,
Claude Duparfait,
Georges Favre,
Glenn Marausse,
Thierry Paret,
Ana Rodriguez
et Assane Timbo
Lue d’aujourd’hui, L’École des femmes distille un fort malaise. Malaise devant la folie totalitaire d’Arnolphe, qui a tenu à l’écart du monde une jeune fille depuis ses quatre ans dans le projet de l’épouser; malaise devant l’ignorance de cette jeune fille, dont on ne sait si elle relève d’une inadaptation au monde ou d’une ruse de survie. Cette situation d’enfermement, à la fois physique et idéologique, est d’une violence rare; la cruauté qui en découle va peu à peu se retourner contre Arnolphe avec l’intensité des cauchemars. Toute la pièce se déroule devant la maison qui “abrite” Agnès. Mais Molière a ménagé de mystérieuses ellipses entre les actes, pour des scènes qui se passent dans le secret de la maison, et qui seront ensuite – plus ou moins…– racontées. Autant d’espaces de fantasme et d’appels à s’engouffrer dans le roman caché de la pièce. Comme il l’avait fait pour Tartuffe (Odéon, 2008), c’est ce roman que Stéphane Braunschweig se propose d’explorer. Au théâtre d’entrebâiller les volets fermés – pour découvrir peut-être une autre Agnès, celle qui échappe au fantasme d’Arnolphe – et de faire résonner le comique, aussi noir qu’étrange, de la folie moliéresque.
One of Molière’s darkest comedies
on masculine fear and cruelty –
as well as on feminine resourcefulness.