Orlando

de Virginia Woolf

mise en scène Katie Mitchell


en allemand, surtitré en français


durée 1h50

du 20 au 29 septembre 2019

Odéon 6e

avec
Ilknur Bahadir,
Philip Dechamps,
Cathlen Gawlich,
Carolin Haupt,
Jenny König,
Alessa Llinares,
Isabelle Redfern,
Konrad Singer

 

et Stefan Kessissoglou, Nadja Krüger, Sebastian Pircher

“L’anatomie, c’est le destin”. La formule, qu’on trouve chez Freud, remonterait à Napoléon. Elle aurait sans doute fait sourire Orlando, car le cours de sa vie en offre une illustration plutôt singulière. De fait, Orlando est l’un des personnages les plus énigmatiques et  surprenants (les plus séduisants, aussi) de la littérature romanesque. Virginia Woolf s’amuse à rapporter la vie de l’impossible Orlando, né sous le règne d’Elizabeth I dans une famille de la plus haute noblesse, et dont l’existence se prolonge jusqu’aux temps où son histoire est publiée, le 11 octobre 1928. À cette date, Orlando n’a vieilli que d’une vingtaine d’années en trois siècles et demi, atteignant l’âge de 36 ans. Mais surtout, par une belle journée de mai, le héros se réveille héroïne... Orlando, enfant de la plus libre fantaisie (fortement  inspiré(e) par la romancière Vita Sackville-West, amante de Virginia Woolf), se joue ainsi de toutes les frontières. Son être échappe aux catégories sociales, aux lois  ordinaires de la mortalité, aux contraintes “naturelles” des genres. Pareil(le) au devin Tirésias, Orlando, qui a fait l’expérience de l’existence sur ses deux versants masculin et féminin, reste sereinement soi-même de bout en bout. En 1993, sous la direction de Robert Wilson, Isabelle Huppert en avait incarné seule en scène toutes les facettes. Aujourd’hui, Katie Mitchell s’appuie sur la prestigieuse troupe de la Schaubühne pour escorter Orlando sur sa longue route, et prolonger de 1928 jusqu’à nos jours son inépuisable jeunesse.