(1900-1999)
Romancière et dramaturge française. Son premier roman s'intitule Tropismes (1939). L'ensemble de son oeuvre repose de fait sur l'existence d'un préconscient antérieur à tout langage, où se produisent d'infimes "tropismes", qui peuvent être définis comme de petit glissements intérieurs qui précèdent toute mise en forme consciente de l'émotion et du ressenti et ne peuvent être que pervertis par une mise en mots.
Nathalie Sarraute va approfondir cette notion dans ses romans Martereau (1953), Le Planétarium (1959), Les Fruits d'or (1963), Entre la vie et la mort (1968), Disent les imbéciles (1976) ; puis au théâtre, en recourant à deux formes de dialogues : l'un qui se tient réellement et l'autre qui se développe dans le secret des consciences, si bien que ses livres se déroulent toujours sur deux scènes parallèles, l'une réaliste, l'autre imaginaire. La matière des romans sarrautiens apparaissait alors comme un obstacle à l'expression dramatique, entièrement extériorisée sous forme de dialogue. Ce n'est qu'à la suite des demandes répétées d'une radio allemande que Nathalie Sarraute fit passer dans le dialogue radiophonique ce qui n'était que prédialogue dans le roman. Elle écrivit ensuite plusieurs pièces de théâtre : Le Silence (1964), Le Mensonge (1966)...
J-L. Barrault fut le premier à mettre en scène ces deux pièces, pour l'ouverture du Petit Odéon, le 14 janvier 1967. Claude Régy a mis en scène Isma, C'est beau et Elle est là.
Le théâtre de Sarraute illustre cette thèse : le langage n'est qu'un artifice et accentue l'inauthenticité de la vie sociale.
Ses derniers romans sont Enfance (1983), roman autobiographique, Ici (1995) et Ouvrez (1997).