La Vita ferma
regards sur la douleur du souvenir
texte et mise en scène Lucia Calamaro
en italien, surtitré en français
Durée 2h45, avec un entracte
avec Riccardo Goretti, Alice Redini, Simona Senzacqua
Lieu où l’on voit, le théâtre est une machine à fantômes. Depuis toujours, il fait place aux absents. C’est en termes théâtraux que Lucia Calamaro (triple lauréate en Italie du prestigieux prix UBU) pose la question de La Vita ferma : celle de ces individus que sont les morts, celle de “leur façon d’exister en nous et en dehors de nous”. Calamaro porte sa quête en scène par le biais d’un récit d’apparence toute simple, mettant en avant un couple, Simona et Riccardo, et Alice, leur fille. Leurs tranches de vie, saisies dans un temps qui tantôt se précipite tantôt se fige, alimentent sans pathos une réflexion sur les liens entre douleur et souvenir, autour de la mort de Simona et de sa présence persistante (voire insistante !) au-delà de sa disparition. Mais chez Calamaro, la gravité des “drames de la pensée” n’exclut pas un humour certain, nourri de ressassements obsessionnels et d’intelligence ironique. Sur le plateau d’un blanc éclatant, les couleurs vives des costumes et des meubles sont autant d’indices vitaux de résistance. Les trois acteurs s’interpellent, s’agrippent allègrement avec une tendresse et un appétit de jeu contredisant les signes extérieurs du deuil. Un hommage éloquent à l’amour de la mémoire, à la mémoire de l’amour.
#LaVitaferma
The dead live on.
And not just in our hearts.
Art may help us welcome their company.