– Moi, je m'appelle Impatience. – Quel nom étrange. Qui te l'a donné ? – Toi, mon amour. Olivier Py
Pendant quelques soirs de mai 2012, l’Odéon-Théâtre de l'Europe, le CENTQUATRE et Télérama, en partenariat avec France Inter, vont mettre le jeune théâtre sur le devant de la scène ! Instantané de la création d’aujourd’hui, invitation au voyage des compagnies émergentes, Impatience convie les spectateurs à une dizaine de journées festives et généreuses, faites pour les amateurs de découverte, avides de voir sur pièces à quoi ressemblent les talents théâtraux de demain. Comme en 2011, cette quatrième édition d'Impatience sera organisée conjointement avec le CENTQUATRE et en étroite collaboration avec son directeur, José-Manuel Gonçalves. Cette complicité nous donne les moyens d'offrir aux artistes une nouvelle souplesse d'accueil en matière de plateaux ou de jauges et de renforcer la programmation. Notre association nous permet d'accueillir les compagnies sur un troisième site, comme le souhaitait d'ailleurs Olivier Py dès l'origine du projet. Grâce à elle, Impatience s'agrandit et s'implante sur un territoire plus large, touchant ainsi d'autres cercles de spectateurs. Aider les nouveaux artistes à se faire connaître dès aujourd'hui ; faciliter leurs rencontres avec un public plus étendu ; encourager les explorations des uns et la curiosité des autres : tels sont depuis le début les objectifs d’Impatience. Et notre rêve serait de vous faire partager des coups de cœur. Notre bouquet théâtral, cueilli au fil de la saison, n’a évidemment pas la prétention de refléter à lui seul l’état des lieux du jeune théâtre. Sa composition ne répondra qu’à des critères artistiques, tempérés comme toujours par une certaine recherche de la diversité et de l’équilibre entre artistes d’ici et d’ailleurs. Ce festival ne vous proposera donc ni des maquettes, ni des ateliers, ni des prototypes ou des fragments de projets inédits, ni des présentations de travaux de fin d'année. Seront accueillis des moments de théâtre comme les autres – aussi exigeants, aussi aboutis. Impatience entend rester un rendez-vous réunissant des productions à part entière, des projets autonomes et achevés – faits pour tourner, nous l'espérons, dans d'autres théâtres, et qui ne peuvent que gagner à être connus ! Afin de mobiliser l'attention et la curiosité de tous, deux prix distingueront des productions du festival. Le Prix Odéon-Télérama-CENTQUATRE du meilleur spectacle sera désigné par un jury d'une dizaine de personnalités du monde théâtral (auteurs, metteurs en scène, comédiens, directeurs d'institutions, critiques dramatiques...) n'ayant pas pris part à la programmation d'Impatience. Quant au Prix du public, il sera décerné par simple vote des spectateurs détenteurs du laissez- passer qui auront assisté à l'ensemble des présentations. Le dépouillement du scrutin aura lieu le jour même de la délibération du jury, de façon à ce que les deux Prix puissent être remis au cours d'une même cérémonie.
Théâtre de l'Odéon 6e/ Ateliers Berthier 17e & Le CENTQUATRE
production Odéon-Théâtre de l'Europe, Le CENTQUATRE Un événement TÉLÉRAMA
Infos pratiques
Programme Impatience Festival de jeunes compagnies, 4e édition
Revoici le printemps et les jours d’Impatience ! Comme chaque année, l’Odéon offre une chance à six compagnies de nous présenter leurs travaux. Le cru 2012 s’annonce excellent. Plus international que jamais, il invite à découvrir des Toulousains travaillant sur le texte d’un Sicilien, des Allemands incarnant la comédie d’un Suédois né de père tunisien, un Flamand défendu en français par des Wallons, des créations liégeoises, lyonnaises, ou voyageant de Rouen à Pékin... La concurrence sera vive : tous les spectacles mériteraient d’être inscrits au palmarès ! Un événement TÉLÉRAMA
> Thalia Theater (Hamburg), en allemand surtitré Invasion ! de Jonas Hassen Khemiri – mise en scène Antù Romero Nunes > Le Rideau de Bruxelles Mamma Medea de Tom Lanoye – mise en scène Christophe Sermet > Collectif De Quark La Fête de Spiro Scimone – mise en scène De Quark, collectif de théâtre contemporain > Raoul Collectif Le Signal du promeneur conception & mise en scène Raoul Collectif > Compagnie Divine Comédie Partage de midi (version 1906) de Paul Claudel – mise en scène Jean-Christophe Blondel > Compagnie Keti Irubetagoyena Embrassez-les tous de Barbara M. Chastanier – mise en scène Keti Irubetagoyena
TARIFS : 12€ (série unique) / 6€ (jeunes de moins de 30 ans, RSA, demandeurs d’emploi, abonnés, adhérents Pass voisins Le CENTQUATRE, Pass 17, + de 65 ans...) Laissez-passer 6 spectacles : 25€ Laissez-passer 6 spectacles à tarif réduit : 20€ (lecteurs de Télérama, abonnés de l’Odéon, jeunes de moins de 30 ans, RSA, demandeurs d’emploi, adhérents Pass voisins Le CENTQUATRE, Pass 17, + de 65 ans...)
Ouverture de la location abonnés de l’Odéon, adhérents Pass voisins Le CENTQUATRE : le 5 avril / Tout public : le 19 avril 01 44 85 40 40 • theatre-odeon.eu / 01 53 35 50 00 • 104.fr
Rencontre Jeudi 10 mai de 9h30 à 12h30 Jeune compagnie aujourd'hui, quel(s) modèle(s) économique(s), quelle(s) structuration(s) ? Peut-on définir des équilibres entre la recherche/expérimentation, la production/fabrication, la distribution/ médiatisation et d’autres services ? Au-delà de l’action culturelle, quels services peuvent être développés ? Comment gère-t-on la prise de risque, y compris sur le plan budgétaire ? Avec le témoignage de : la compagnie le Dahu (en résidence à Main d’OEuvres) et le Rideau de Bruxelles (programmé dans le festival Impatience). Co-organisation Odéon-Théâtre de l’Europe, Mains d’OEuvres, centre d’animation de la Jonquière, Carrefour des Associations Parisiennes, Maison des associations du 17e arrondissement, Centre National du Théâtre > Maison des associations, 25 rue Lantiez, Paris 17e inscriptions à maison.asso.17@paris.fr / 01 58 60 16 20
Prix Odéon, le 104, Télérama du meilleur spectacle
– Prix Odéon-CENTQUATRE-Télérama, composé d’un jury professionnel
– Prix du public et des lecteurs de Télérama du meilleur spectacle
Si vous désirez faire partie du jury du prix du public et des lecteurs de Télérama, il vous faut être détenteur du laissez-passer festival Impatience et avoir vu les six spectacles. Un document vous sera remis pour effectuer votre vote.
Remise des prix le lundi 14 mai à 21h45 au CENTQUATRE.
Invasion ! > Thalia Theater (Hamburg)
Invasion !en allemand surtitré de Jonas Hassen Khemiri mise en scène Antù Romero Nunes
avec Mirco Kreibich, Thomas Niehaus, Cathérine Seifert, Rafael Stachowiak
Né à Stockholm d’un père tunisien et d’une mère suédoise, écrivain reconnu dès le succès fulgurant de son premier roman, Un oeil rouge (2003), Jonas Hassen Khemiri aborde dans Invasion !, qui resta dix-huit mois d’affilée à l’affiche au Théâtre National, les ravages du racisme sous un angle original : un mot inconnu surgit dans la bouche des personnages qui le répètent et se le transmettent comme un virus. Est-ce un nom, un verbe, un adjectif ? Venu on ne sait trop d’où, nommant on ne sait trop qui ou quoi, désigne-t-il une peur obscure, un vague espoir, une boîte vide à remplir de tous les fantasmes ? Les excellents interprètes du Thalia de Hambourg, dans cette mise en scène signée du jeune Antú Romero Nunes qui fut très remarquée au festival Reims Scènes d’Europe, jongle avec le mystère jusqu’au surprenant monologue final...
production Thalia Theater – Hamburg durée 1h30 > Ateliers Berthier / Mercredi 9 mai à 20h et jeudi 10 mai à 20h
Mamma Medea > Le Rideau de Bruxelles
Mamma Medea de Tom Lanoye mise en scène Christophe Sermet
avec Anne-Claire, Claire Bodson, Romain David, Adrien Drumel, Pierre Haezaert, Francesco Italiano, Philippe Jeusette, Mathilde Rault, Yannick Renier, Fabrice Rodriguez et les enfants Jules Brunet et Balthazar Monfè
Mamma Medea, ou la chance de découvrir à l’Odéon, quelques mois après la Jeanne d’Arc de Sang et Roses, un nouveau portrait de femme exceptionnelle signé Tom Lanoye. Christophe Sermet, metteur en scène, graphiste, assistant de Warlikowski sur Un Tramway, a été aussitôt fasciné par «cette Medea flamande» qui permet au mythe de laver son linge sale sous nos yeux… L’auteur de La Langue de ma mère s’est en effet inspiré d’Apollonios de Rhodes et d’Euripide – tout en saluant Albee au passsage – pour réinventer un couple de légende, non sans surprises dramatiques et linguistiques… Créé en octobre 2011 à Bruxelles par le Théâtre du Rideau (actuellement hors les murs), le texte bénéficie de la remarquable traduction d’Alain van Crugten et d’une distribution brillante.
coproduction le Rideau de Bruxelles avec la participation du Centre des Arts scéniques avec l’aide du Ministère de la Communauté Française / service du Théâtre avec le soutien du Kriekelaar, de la Vlaams Gemeenschapscommissie et de la Commission communautaire française de la région Bruxelloise remerciements au Vlaams Fonds voor de Letteren
durée 2h45 (1h10 – entracte 30 min – 1h05) > Théâtre de l'Odéon / Mercredi 9 mai à 20h et jeudi 10 mai à 20h
La Fête > Collectif De Quark
La Fête de Spiro Scimone mise en scène De Quark, collectif de théâtre contemporain
De Quark : un nom étonnant, visiblement inspiré de la science contemporaine, pour une équipe qui a fait le choix de défendre les écritures d’aujourd’hui : Crimp, Fosse, Thomas Bernhard… Spiro Scimone ne fait pas exception. Né en 1964, ce Sicilien se fait d’abord connaître comme comédien. Auteur depuis 1993, il écrit en dialecte, puis aborde l’italien avec La Festa. Dans leur petite cuisine, père, mère et fils vont célébrer les trente ans de mariage du couple. Les mots patinent, butent, se répètent : comment donc faire surgir, du sein de «l’idiotie du réel», l’étincelle de la Fête ? Comment la faire advenir, sinon en la jouant ? Une dramaturgie intelligente, un dispositif vidéo efficace dévoilent en Scimone un auteur qui ne se prête pas moins aux jeux de miroir et aux mises en abyme que son compatriote Pirandello.
production De Quark avec l’association La Catalyse, le Théâtre de la Digue et le Théâtre Garonne – Toulouse. avec le soutien de la DRAC Midi-Pyrénées, de la Région Midi-Pyrénées et du Conseil Général de la Haute-Garonne avec l’Aide à la création d’ARCADI
durée 55 min > le CENTQUATRE, atelier 6 / Vendredi 11 et samedi 12 mai à 20h30, dimanche 13 mai à 18h et lundi 14 mai à 19h
Le Signal du promeneur
> Raoul Collectif
Le Signal du promeneur conception & mise en scène Raoul Collectif
de & avec Romain David, Jérôme de Falloise, David Murgia, Benoît Piret, Jean-Baptiste Szezot
Le Conservatoire de Liège est décidément une très féconde pépinière de talents. Après Fabrice Murgia et Le chagrin des Ogres, voici donc, issu de la même école, Raoul Collectif et Le Signal du promeneur – une création à cinq où tous interprètent, mettent en scène et en musique leurs propres textes, traitant d’un art introuvable et nécessaire : celui de s’orienter, quand on a vingt ans, dans la jungle du monde. Leur humour situationniste, leurs gags verbaux et visuels à rebondissements leur ont valu d’être comparés à des Monty Python à la belge… mais ces humoristes-là ont aussi lu Raoul Vaneigem ou Fritz Zorn. Entre autres ovnis qui parsèment le spectacle, une reconstitution du procès du fameux faux docteur Romand, mais aussi le passage d’un homme chassant le ptérodactyle dans les déserts du Mexique… Surprises garanties !
production Raoul Collectif coproduction Théâtre National de la Communauté française de Belgique avec l’aide du Ministère de la Communauté française / service du Théâtre avec le soutien du Groupov et de la Maison de la Culture de Tournai remerciements le Festival de Liège, Théâtre & Publics, Zoo Théâtre, le Corridor asbl et le KVS Reprise au Théâtre de la Bastille en novembre – décembre 2012.
durée 1h35 > Ateliers Berthier / Samedi 12 mai à 15h et 20h
Partage de midi > Compagnie Divine Comédie
Partage de midi (version 1906) de Paul Claudel mise en scène Jean-Christophe Blondel
avec Fabrice Cals, Eléonore Joncquez (JTN), Cédric Michel, Nicolas Vial, Wu Na
Ce Partage n’est pas comme les autres. Jean-Christophe Blondel l’a créé en Chine, sur les traces de l’auteur. «C’est l’oeuvre du désir. Il y a cette soif de conquistadors occidentaux partis se trouver, ou se perdre, dans une Chine ancienne et spirituelle – aujourd’hui la Chine semble être le miroir de nos fièvres matérialistes. Et il y a ce désir de l’Autre, et tout ce que son absence peut provoquer, détruire, enseigner.» Pour relier ces dimensions intimes et planétaires du désir, Jean-Christophe Blondel choisit la voie du dépouillement et de la concentration. Quelques malles de fer suffisent aux acteurs à recréer tous les lieux de l’action.Quant à la «sorcellerie évocatoire» de la langue claudélienne, elle est ici restituée dans sa tension propre, «rugueuse ou hésitante», au son du Gu Qin, instrument ancestral dont Wu Na est l’une des grandes virtuoses.
production Compagnie Divine Comédie, DRAC Haute Normandie, Région Haute Normandie, Département Seine-Maritime, Ville de Rouen, JTN, ADAMI avec le soutien de l’ODIA Normandie, le Festival Croisements 2009, l’ambassade de France à Pékin, les Consulats de France, EDF Asia Pacific, France Telecom Asia, la Fabrique Ephéméride, le Relais – centre de recherche théâtrale (Le Catelier) et Synthésis
durée 3h (avec entracte) > Théâtre de l'Odéon / Samedi 12 mai à 20h et dimanche 13 mai à 15h
Embrassez-les tous > Compagnie Keti Irubetagoyena
Embrassez-les tous de Barbara M. Chastanier mise en scène Keti Irubetagoyena
avec Quentin Faure, Julie Moulier et Jean-Damien Barbin (voix off) création sonore Erwan Courtel
Comment définir Embrassez-les tous ? Peut-être par l’esprit commun de l’auteur et de la metteur en scène, toutes deux passionnées par les questions de dramaturgie et animées par le désir d'inventer avec les moyens du théâtre une autre parole possible sur le réel et l'actualité : non pas celle du document, mais bien celle de la farce et du prosaïsme. Et il en faut de la passion et de l'envie, car l’intrigue déjantée de cette «petite comédie froide» est de celles qu’on ne résume pas : dès le prologue, nous sommes avertis qu’il va être question «d’un mur, de bulbes (de poulets), de poulets (avec ou sans bulbes), d’un divan, de deux divans plus précisément même si leurs usages diffèrent, d’un gracieux jeune homme, d’une jeune femme non moins gracieuse […]». Ces deux gracieuses présences sont incarnées par deux anciens élèves d’Olivier Py au Conservatoire : Quentin Faure et Julie Moulier.
Ce spectacle bénéficie du soutien de Paris-Jeunes Talents 2011 Keti Irubetagoyena est artiste en résidence au CENTQUATRE-Paris
durée 1h15 > le CENTQUATRE, place des écuries / Dimanche 13 mai à 20h et lundi 14 mai à 18h30 et 20h30