Edelweiss [France Fascisme]
mise en scène Sylvain Creuzevault
artiste associé
création aux Ateliers Berthier
dans le cadre du Festival d'Automne 2023
durée 2h10
de et avec Juliette Bialek, Valérie Dréville, Vladislav Galard, Pierre-Félix Gravière, Arthur Igual, Charlotte Issaly, Frédéric Noaille, Lucie Rouxel et Antonin Rayon (musicien)
Le théâtre que Sylvain Creuzevault invente avec ses huit acteurs et actrices fait jouer des “grimaces”. Il les suscite par le jeu, les expérimente au plateau, les produit face aux spectateurs. Dans Les Frères Karamazov, leur matière était les personnages du roman. Cette fois, l’équipe s’empare de figures historiques : écrivains et hommes politiques choisis au sein de l’extrême droite française, de la fin des années 1930 jusqu’à la collaboration et à l’épuration, sauvage puis légale, où certains trouveront leur fin. Se rappellent ainsi à notre bon souvenir Doriot, Déat, Laval, Rebatet, Brasillach, Céline, Brinon et quelques autres. Leurs discours, leurs livres, leurs mots sont des matériaux du spectacle.
On y retrouvera l’épisode que Céline a immortalisé sur un mode grotesque dans D’un château l’autre : Sigmaringen, ce nid d’aigle en Forêt Noire où avaient détalé Pétain et son gouvernement, suivis d’un cortège des collaborateurs en déroute. Un petit monde en panique dans sa fin de partie, “communauté réduite aux caquets” (Rebatet), avec “l’article 75 au cul” (Céline) – l’article 75 étant, dans l’ancien code pénal, celui qui condamne à la peine capitale “tout citoyen français reconnu coupable de trahison et d’intelligence avec l’ennemi”.
C’est suite à un travail sur la résistance allemande pendant le régime nazi, que la compagnie a décidé de s’intéresser, symétriquement, au fascisme français dans la même période. Mais la question ne change pas : en scrutant le fascisme, c’est aussi l’antifascisme qu’on sonde – ce qu’il est, ce qu’il peut, et fait, ou pas. Il ne s’agit pas d’une reconstitution historique, mais d’une comédie écrite au moment du danger. Maintenant.
Dans la presse
« Le spectacle de Creuzevault est nécessaire, et utile. Parce que l’on croit tout savoir, mais on ne sait plus. Parce qu’on tourne trop vite les pages du livre d’histoire, ou que le livre d’histoire est incomplet. Alors Creuzevault remet ce chantier historique sur le métier, sur un plateau de théâtre, pas pour nous faire un cours mais pour éveiller nos consciences. » — L'Humanité
« Sylvain Creuzevault ou le vertige du fascisme français des années 40 en scène » — Tous en scène, France Culture
« Sylvain Creuzevault, le théâtre en mode fasciste and furious » — Les midis de la Culture, France Culture
« Un précipité de sinistres destins rassemblés dans une fresque inédite, qui sonne comme une puissante alerte. » — Les Échos
« Edelweiss [France Fascisme] invite le spectateur à interroger son rapport au fascisme. Éclairant et glaçant ! [...] Hors l’indéniable intérêt politique d’Edelweiss, Creuzevault prouve son impeccable maîtrise de la scénographie et de la mise en scène. Les comédiens [...] sont tous éblouissants. » — La Terrasse