Carte noire nommée désir
texte et mise en scène Rébecca Chaillon
durée 2h40
avec Estelle Borel, Rébecca Chaillon, Aurore Déon, Maëva Husband en alternance avec Olivia Mabounga, Ophélie Mac, Makeda Monnet, Fatou Siby, Davide-Christelle Sanvee
Jouant sur un célèbre slogan publicitaire, Rébecca Chaillon dynamite les clichés érotisants et autres fantasmes qui enferment les corps des femmes noires. Entourée de sept performeuses afro-descendantes venues de tous les horizons artistiques – poésie, danse, cirque, chant lyrique, acrobatie… –, elle fabrique sur scène une communauté qui entame un voyage initiatique, poétique, dans un pays qui n’est pas décolonisé de ses imaginaires, pour que chacune se réapproprie son histoire de femme noire. Ensemble, les huit interprètes, multiples mais unifiées, se transforment sans cesse. Dans le long tunnel qui les conduit de “leur affreux-passé à leur afro-futur”, elles interrogent l’hypersexualisation de leurs corps, leur aliénation à la blanchité et à l’histoire coloniale, leur visibilité et leur invisibilité en France, les modèles avec lesquels elles ont grandi. Elles questionnent leur communauté noire sur son besoin de respectabilité et sur les secrets de famille qui brouillent leurs perspectives de projection. Par son dispositif scénique, Rébecca Chaillon met en jeu des perceptions différentes, selon la place que l’on occupe, au théâtre comme dans le monde. Non pour les opposer, mais pour inventer par l’art une zone partageable autour de cette question : comment construire son désir quand on n’est ni homme, ni blanche ?
L’Odéon s’associe au T2G de Gennevilliers et à la MC93 de Bobigny pour présenter Carte noire nommée désir et permettre à l’ensemble de leurs publics de partager ce spectacle singulier et puissant qui n’a été joué que peu de fois en région parisienne.
Dans la presse
L'esprit critique n°81 : « Comment décoloniser le théâtre » (+)
« Rébecca Chaillon, figure d’un renouveau théâtral queer et afroféministe. » — Le Monde (+)
« Un spectacle impressionnant, et qui fera date, dans sa manière d’inscrire la pensée décoloniale dans une histoire du théâtre et de la performance, avec une intelligence magistrale, un humour dévastateur et un engagement du corps phénoménal. » — Le Monde (+)
« Une pièce politique autant que poétique pour changer notre regard sur les femmes afro-descendantes. — Les Echos (+)
« La performeuse, autrice et metteuse en scène Rébecca Chaillon invente avec sept autres artistes un grand rituel hybride. Un espace intime et collectif où le geste et la parole ne cessent de se transformer pour déconstruire les regards blancs portés sur les corps noirs. » — sceneweb.fr (+)
« Le nouveau spectacle de la performeuse, joyeux chaos à la frontière du fantastique, développe une réflexion profonde sur la représentation des femmes noires. » — Libération (+)