Adolescence et territoire(s), 9e édition

Avant de démarrer le travail, Zoé Prigent, chargée des relations publiques à l’Espace 1789 leur a proposé une visite du lieu.

Franck-Elysée, 16 ans, Saint-Ouen

« J'ai découvert Adolescence et Territoire grâce à Tatiana qui y participait déjà l'année dernière et qui est venue me voir et m'a fait connaître l'existence d'A&T, elle m'a demandé si je voulais y participer et j'ai répondu que oui, avec plaisir. Je lui ai demandé rapidement en quoi ça consistait et elle m'a répondu que c'était un mélange de théâtre et de danse, plus axé sur la danse et des chorégraphies même si je m'attendais à un plus grand pourcentage de théâtre. J'ai donc décidé de participer et après la première semaine de stage je peux juste dire que j'ai beaucoup aimé ce qu'on a fait. L'ambiance est vraiment super, j'ai vraiment l'impression que j'apprends via les différents exercices et que ce que j'aurai appris à la fin de cette saison va me servir pour plus tard. Il n'y a pas d'exercice en particulier qui me déplaît à part peut-être les échauffements que je trouve un peu long. Franchement vous êtes, toi, Hortense, Michael et tous les autres, supers et vous faites un merveilleux travail. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait un véritable jugement au sein du groupe et en tant que nouveau je ne me sens pas exclu ou perdu dans le groupe. J'espère pouvoir voir tous les autres du groupe lors du prochain stage et j'espère vraiment qu'à la fin de cette saison on pourra donner une représentation.»

« Michael m'a demandé de partager sur le groupe WhatsApp, ou bien de juste lui envoyer par mail, une vidéo de moi pratiquant une activité que j'aime, du coup je lui ai envoyé cette vidéo où j'essaie de tester un tutting que je connaissais sur une musique au hasard.»

Fanni, 17 ans, Saint-Ouen

« Ce dessin s’appelle «Vide», c’est ce qu’il m’inspire quand je le regarde, du vide et du calme. J’aime bien cette sensation. Au final quand je suis à A&T on fait toujours pleins de truc en groupe, pendant tout une semaine, donc après tout paraît être un peu plus vide qu’avant. Le personnage est jaune, mais c’est pas pour faire plaisir à Mickaël, c’est juste que j’aime bien les couleurs primaires et que je trouve que le jaune va bien avec le bleu. Je l’ai représenté dans une étendue d’eau parce que dans plusieurs exercices j’ai eu l’impression de flotter ou de marcher dans une étendue aquatique.»

« Ce dessin s’appelle «Mouvement» il représente un exercice qu’on a fait avec Mickaël et Hortense le dernier jour. On a dû regarder un vidéo clip et en extraire des mouvements pour faire une sorte de danse en 11 mouvements. Heureusement qu’il y avait Kynza pour nous aider avec les mouvements.»

Lucie, 20 ans, Bois Colombes

« Des Exercices/ Entraînements qui m’ont marqués:

. La danse des Furies. C’est venu assez vite !
Nous avons fait des paysages avec des niveaux différents: d’abord on allait se placer simplement, ensuite nous devions faire un changement de paysage tous ensemble (7 personnes sur le plateau), puis deux. Au dernier ‘niveau’ nous devions tout faire les yeux fermés. Cet exercice avait pour but, je pense, de développer notre écoute du groupe et notre “regard panoramique” quand nous devions bien observer le placement de chacun avant d’y aller à notre tour, les yeux clos. On devait aussi réussir à équilibrer le plateau. C’est pas mal de commencer la semaine par cet exercice.

. Exercice de groupe où nous devions créer une petite scène à partir de quelque chose qui nous rassemble et y intégrer la notion de “Cercle”.
J’étais avec Armelle, Esther, Jil et Tatiana. Nous avons choisi comme point commun qui nous rassemble la Musique, la Scène. Nous nous placions dans les gradins chacune avec le flash du téléphone tourné vers notre visage. La salle était presque entièrement plongée dans le noir. A un moment la musique se mettait en route (Tame Impala- Past Life; c’est Armelle qui l’a proposée). Nous allions toutes sur scène et nous rassemblions en cercle-plein et nous dansions avec les lumières de nos portables qui nous éclairaient.

. Exercice où l’on marche, puis quelqu’un dit notre prénom et nous devons parler dans un flot continu. Au premier ‘blanc’ que nous laissons les autres choisissent de reprendre la marche et ainsi de couper notre droit à la parole. Le dernier qui a parlé doit dire le nom de la prochaine personne. A la fin nous devenions de plus en plus exigeants, ou cruels, c’est selon. On recommençait à marcher quand l’histoire nous ennuyait plus que lorsqu’il y avait véritablement un blanc. Ça a bien fait rire Hortense.

. Nous avons à nouveau travaillé la scène d’introduction où Fanni fait du skate. Gabriel est devenu le “présentateur”. Nous avons reproduit cette scène, avec des changements naturellement. C’était intéressant car nous n’avions pas vraiment tout récapituler. Nous nous souvenions tous plus ou moins de ce qu’on devait faire. A un moment nous avons même commencé à refaire le cercle, cette fois avec les pas de la danse des furies et non plus celle de l’année dernière, sans que la consigne n'ait été donnée. C’était une semi-impro et c’était très beau de retrouver ce terrain avec les autres, d’instinct.
Toute cette semaine je me suis rendue compte de tout ce que nous avons déjà acquis ensemble. C’est émouvant de se rendre compte dans ce cadre là de la profondeur des empreintes que les autres, que les événements nous laissent dans la peau, dans la tête. Rien ne s’oublie pour de vrai, et ici c’est très heureux.

. La traversée d’Hortense. C’était vraiment agréable de se laisser porter par la narration, comme un rêve. Le Voyage Bordelais. Les autres fois nous le faisions de tête sans la trame orale avec une musique de fond. J’ai proposé une musique de Brian Eno, New Space Music. C’était planant, un peu méditatif aussi. Nous l’avons fait peut-être cinq fois en tout cette semaine.

. Portraits : des impros, des trucs préparés. Tout le monde a vraiment joué le jeu, a l’air d’avoir pris du plaisir. Il y a eu des choses vraiment originales et surprenantes ! La “consigne” a vraiment été respectée selon moi. Nous devions nous présenter, faire un autoportrait sur scène et essayer de montrer quelque chose de nous que les autres ne connaissaient pas. Et j’ai vraiment l’impression d’avoir rencontré tout le groupe une seconde fois. Tout le monde a grandi, a des choses à dire, a le désir de partager. C’est très beau de sentir que les gens ont envie d’être là avec nous, de nous offrir et de recevoir. C’était véritablement un échange collectif plein de générosité et d’intime (et d’humour!).

. Echauffement vocal-infernal avec Hortense : “Babedibufo”, “Beuguydobufa” (Ou “GuyBedosBufa” pour les personnes dissipées),
“Bigodubafeu”,
“Nous ne nous désolidirasireuserons pas”
“DE-SO-LI-DA-RI-SE-RONS” (même à l’écrit j’ai du mal maintenant !)

. Les bancs de poissons . En losange avec des directions différentes. La personne tout devant devient le leader et crée un mouvement que tout le monde reproduit. Nous avons essayé de transformer le losange en cercle plein. C’était assez difficile mais nous avons réussi à obtenir quelque chose de pas mal. Il faut être vraiment très à l’écoute et laisser les mouvements venir et s’éteindre assez simplement ou l’on risque de “court-circuiter” la dynamique. Nour a mis de la super musique mais j’ai oublié le nom de l’artiste !

. Nous avons commencé à apprendre une partie de la choré du clip de Shame de Young Fathers. Kynza nous a servi de cobaye. Trop contente qu’on apprenne cette choré ! J’ai filmé l’entraînement avec la caméra de Micha. Kynza montrait les pas, c’était trop bien de voir tout le monde et se donner sur cette chanson.

Cette semaine on a vraiment fait beaucoup de choses, il y avait une belle concentration, une réelle envie d’être là, beaucoup d’enthousiasme. On a avancé très vite par rapport à l’année dernière. On sent que le groupe existe. Hâte de retrouver tout le monde pour la suite ! »