(1688-1763)
Auteur français déclaré comme mineur par la génération des Encyclopédistes, réputation qu'il conservera jusqu'au milieu du XXème siècle.
Elevé en province, Marivaux fait ses études à Paris et s'essaye dans le roman burlesque.
Il débute en 1720 au Théâtre-Italien et au Théâtre-Français.
Son théâtre emprunte ses conventions à la Commedia dell'Arte: il crée des types sur lesquels il peut broder des variations, se sert du travestissement, privilégie l'amour comme ressort de la comédie.
On peut voir en Marivaux un utopiste, qui utilise le théâtre comme un lieu d'expérimentation sociale (l'Ile des Esclaves, 1725, où maîtres et serviteurs échangent leurs rôles ; La Colonie (1729, perdue puis réécrite en 1750) où les femmes veulent établir une république).
Il existe aussi un Marivaux romanesque, qui emprunte à la vogue des romans tragiques et des aventures de nobles déguisés : Le Prince travesti (1724), le Triomphe de l'amour (1732).
Marivaux est surtout connu pour ses pièces qui traitent de "la métaphysique du coeur", ce qu'on a appelé le marivaudage : La Surprise de l'amour (1722), la Double Inconstance (1723), le Jeu de l'amour et du hasard (1730), les Fausses confidences (1737).
Marivaux dit avoir "guetté dans le coeur humain toutes les niches différentes où peut se cacher l'amour lorsqu'il craint de se montrer", et chacune de ses comédies a pour objet de le faire sortir d'une de ses niches.
Marivaux a été l'auteur le plus joué de la première moitié du XVIIIème siècle, avec Voltaire.
Dans les années 1950-60, redevenu à la mode, Marivaux permet à la nouvelle génération de metteurs en scène de s'essayer à de nouvelles interprétations : Vitez, Vilar, Planchon, Chéreau, entre beaucoup d'autres.
A l'Odéon :
- les Sincères, janvier 1916
- le Legs, mai 1914
- les Fausses confidences, mars 1918, janvier 1923 ; décembre 1959, dans une mise en scène de J.L. Barrault, avec Madeleine Renaud.
- Arlequin poli par l'amour, mars 1920, décembre 1929, octobre 1931
- la Double inconstance, mars 1921; février 1963, dans une mise en scène de Jean-Pierre Granval
- l'Ecole des mères, avril 1943
- le Prince travesti, mai 1971, par la Comédie-Française (pour la radio)
- l'Heureux stratagème, mai 1985, dans une mise en scène de Jacques Lassalle
- l'Ile des esclaves, septembre 1995, dans une mise en scène de Giorgio Strehler
- le Triomphe de l'amour, avril 1998, dans une mise en scène de Roger Planchon
- Le Jeu de l'amour et du hasard, janvier-février 2011, mise en scène Michel Raskine
- Les Fausses Confidences, janvier-mars 2014, mise en scène Luc Bondy