(1930-1990)
Antoine Vitez se forme auprès de Louis Aragon dont il est le secrétaire de 1960 à 1962.
Avec lui, il traduit des pièces de Tchekhov puis il suit les cours de Tania Balachova. Il collabore à la revue Bref publiée par Jean Vilar au TNP, puis à la revue Théâtre Populaire.
Il devient metteur en scène en 1966, en montant Electre de Sophocle à la maison de la culture de Caen.
Très sensible au répertoire russe, Vitez monte des pièces peu connues ou peu souvent jouées : Les Bains de Maïakovski (1967), La Mouette, de Tchekhov (1970, peu joué à l'époque).
De 1968 à 1981, il est professeur au Conservatoire, directeur du théâtre des Quartiers d'Ivry et de l'Atelier théâtral d'Ivry (de 1972 à 1981). C'est le temps où il déclare qu'on " peut faire du théâtre de tout ", et, à partir de cette conviction, il développe un théâtre centré autour de l'acteur, de ses postures et de sa voix, jamais respectueuses d'une " naturalité " du corps. En montant Phèdre, puis de nombreux Molière, Il procède publiquement à la revalorisation de l'alexandrin comme code, comme beauté sonore. Il défend la distance des classiques, que l'on doit traiter comme des mythes.
De 1981 à 1988, il est directeur du Théâtre National de Chaillot où il installe " un théâtre élitaire pour tous ". Il y monte Hamlet (1982), Hernani et Lucrèce Borgia de Victor Hugo (1985), Le Soulier de Satin de Claudel (1987), dans sa version intégrale.
Il est nommé administrateur de la Comédie-Française en 1988, poste qu'il occupera jusqu'à sa mort en avril 1990. Il est aussi directeur de l'Odéon-Théâtre national aux mêmes dates.
Sa dernière mise en scène est la Vie de Galilée, de Brecht, en 1990.
Dans chaque théâtre qu'il dirige, il ouvre une école car elle est, dit-il, " le plus beau théâtre du monde ".
Il a publié des essais :
La tragédie, c'est l'histoire des larmes, en 1976
L'essai de solitude, en 1981
À l'Odéon Antoine Vitez met en scène :
Dave au Bord de la mer, de René Kalisky, avec la troupe de la Comédie-Française, en novembre 1979
La Célestine, de Fernando de Rojas, toujours avec la troupe de la Comédie-Française, en octobre 1989